Vivre en bonne intelligence sur les deux rives du Dniestr: Les relations diplomatiques ente la Principauté de Moldavie et la République des deux Nations (1757-1763)

Abstract

A la bibliothèque Wroblewski de l’académie des sciences de Lituanie sont conservées des lettres de la correspondance diplomatique du chevalier Charles Gravier de Vergennes, ambassadeur de France en Turquie de 1755 à 1769, avec le comte Jan Klemens Branicki, grand-hetman de Pologne, et les princes de Moldavie Scarlat Ghika, Jean-Théodore Callimachi et Grégoire Callimachi, pour les années s’étendant de 1757 à 1763. Ces lettres, inexploitées jusqu’à aujourd’hui, éclairent sous un jour nouveau les relations diplomatiques entre la Principauté de Moldavie (faisant alors partie de l’empire ottoman) et la République des Deux Nations (ou Pologne-Lituanie). Elles témoignent des différends qui pouvaient naître entre la Principauté et la République, de la façon dont les hospodars défendaient les intérêts de leurs ressortissants, ainsi que de l’assistance mutuelle que ces deux Etats pouvaient se prêter. La médiation du hospodar Grégoire Callimachi (assisté de son homme de confiance, monsieur de Mille), qui permit d’eviter une guerre entre Polonais et Tartares suite au litige survenu en 1761 entre le prince polonais Stanisław Lubomirski et le khan des Tartares Kırım Giray, en est un parfait exemple. L’article aborde ainsi les thèmes suivants : la collaboration transfrontalière entre la Principauté de Moldavie et la République des Deux Nations (I), les plaintes des marchands moldaves à l’encontre des autorités polonaises (II), la médiation de la Moldavie dans le litige opposant le prince polonais Stanisław Lubomirski au khan des Tartares Kırım Giray (1760-1763) (III). Nous espérons que cette étude apportera un regard nouveau sur la nature des relations entre la République des Deux Nations et la Principauté de Moldavie au XVIIIe siècle.